L’élan de vie de nos enfants

baby blues

Vois la beauté en moi !

Eh bien, il en est de même avec nos enfants : d’abord, ne pas entraver.

Ne pas entraver leur spontanéité, leur joie, leur naturelle sociabilité, leur plaisir à coopérer, leur besoin de nous imiter et d’avoir des contacts avec nous autres adultes, ne pas entraver leur goût d’apprendre, leur soif de découverte, d’expérimentations, ne pas réprimer les émotions et larmes qu’ils manifestent mais au contraire les accueillir, etc.

Rudolf Steiner disait : entretenir un sentiment de religiosité devant l’enfant.

Qu’est-ce que cela signifie ? Pour moi, cela veut dire tout simplement garder envers l’enfant ce regard émerveillé que l’on porte au nouveau-né, empreint d’un frisson de sacré et de joie devant le miracle de la vie, laisser de côté les a priori et autres illusions du mental, les peurs et toute non-confiance devant la nature de l’enfant et donc la nature humaine.

Marshal Rosenberg disait qu’en face de toute personne avec qui l’on pouvait se trouver en situation de conflit, il était d’une grande aide de garder à l’esprit qu’avant toute autre chose, le besoin inconscient de cette personne, quel que soit son âge, pouvait s’exprimer ainsi :

« . Vois la beauté en moi… Comment pouvons-nous être ainsi aveuglés, devant un enfant, au point de voir en lui un tyran, un manipulateur, un être dont il s’agit de corriger les penchants et la nature, voire un pervers polymorphe ! Au fond, pour être parent ou tout simplement s’occuper d’un enfant, il s’agit avant tout de désapprendre les schémas de pensés que nous avons reçu, de déconstruire notre vision de la réalité et des relations parents/enfants, je dirais même des relations humaines. Car, non entravé, non détourné de son élan de vie, de son continuum³, un enfant est naturellement sociable et coopératif. Tel est l’homéostasie de l’enfant et de l’être humain, son mode de fonctionnement premier, dans son état de « santé ».

Ocytocine et attachement

Quiconque s’est un jour penché sur la question de la naissance naturelle et physiologique a pu prendre conscience de l’importance de l’hormone de l’ocytocine.

Michel Odent la nomme l’hormone de l’amour. D’ailleurs, on sécrète de l’ocytocine également lors des rapports sexuels, lors d’un repas entre amis, lors du toucher, du contact, etc.

Michel Odent est sans doute un des premiers à avoir insisté sur l’importance pour une future maman d’accoucher le plus paisiblement possible, avec le moins de sollicitations possibles, dans la pénombre, dans « sa bulle ».

Ce, sans péridurale, à savoir sans injection d’ocytocine de synthèse visant à relancer les contractions stoppées par l’anesthésie. Or, lorsqu’un produit est ajouté dans le corps, celui-ci cesse d’en produire de manière naturelle !

De même, le stress, les sollicitations viennent entraver la sécrétion de l’ocytocine qui est également l’hormone de l’attachement mère-enfant.

Par ailleurs, une mère qui n’aura pas eu ce pic d’ocytocine lors de la naissance de son enfant et qui ne l’aura pas stimulé par la suite par le contact peau à peau et/ou l’allaitement et le portage aura de grandes chances de connaître ce qu’on appelle le baby blues, voire même une dépression post-natale. Nous verrons bientôt pourquoi.

Je dirais même que son organisme n’aura peut-être pas reçu, au niveau primal, l’information que son tout-petit est bel et bien né et vivant…

Surrénales et dépression

Pourquoi ce baby blues et/ou dépression post-natale ? J’ai réellement compris le lien grâce au cours de Thierry sur les glandes surrénales.

Ces glandes, qui sont les plus lésées à notre époque, contrôlent notamment la réaction à une situation de stress qui se produit.

Or, à l’état originel, ce qui est « stressant », ce sont les situations de danger en lesquelles la survie est menacée. Il s’agissait alors en premier lieu de fuir ou de se battre. Le corps met alors en branle toute une série de réponses en ce sens. Le problème, c’est que notre réaction au stress est restée la même alors que le contexte a changé !

Dans une situation où nous ne pouvons pas réagir physiquement, nous nous sentons coincés et l’état de stress atteint des pics colossaux qui entraînent parfois la destruction massive de tissus, notamment parce que le stress est pourvoyeur d’acidose chronique. En fait, quelles sont les réactions physiologiques qui ont lieu ?

Elles trouvent leur siège dans les glandes surrénales, lesquelles se situent au-dessus des reins et qui d’ailleurs les contrôlent. Et voici ce que les glandes surrénales mettent en branle :

dans leur partie corticale (celle qui nous intéresse pour ce sujet), elles produisent du cortisol et des gluco-corticoïdes.

Le cortisol augmente la libération de glycogène (sucre) par le foie, pour mobiliser toutes les ressources disponibles afin de fuir. Il mange également ses propres protéines et inhibe la digestion. Il augmente aussi la lipogènèse (stockage sous forme de graisse). Il bloque les processus de croissance.

Il a également une action vasodilatatrice et euphorisante. Enfin, il a une action anti-inflammatoire car il bloque l’action du système immunitaire (la cortisone est d’ailleurs de la même famille que le cortisol !).